Aujourd’hui, la performance des entreprises est globale et intégrée, et les métiers de l’audit ont un rôle clé à jouer dans la qualité et la vérification de l’information délivrée par cette performance. C’est dans cette optique que l’IFACI soutient la chaire sur la performance globale multi-capitaux d’Audencia dans ses travaux de recherche, avec l’objectif commun d’accompagner la transformation des équipes et des métiers concernés par ce nouveau défi essentiel.Cette synthèse présente les résultats de la deuxième étude menée conjointement par l’IFACI et la Chaire Performance Globale Multi-Capitaux d’Audencia, dans le but d’analyser la situation de la profession au regard des enjeux et pratiques ESG en Europe, de comprendre les obstacles à l’intégration de ces enjeux, et d’orienter les actions de l’IFACI, et des autres instituts européens de l’IIA. La chaire aide la profession à relever ce défi.
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Double matérialité des enjeux de durabilité
Quels défis relever pour se préparer à la CSRD ?
La demande de transparence sur les informations de durabilité des entreprises, qu’elle émane de la société civile, des régulateurs ou encore des salariés, est de plus en plus forte. En réponse, la Commission européenne (CE) a fait évoluer la Non-financial reporting directive (NFRD) de 2014 en Corporate sustainability reporting directive (CSRD). Pilier de la stratégie de finance durable de l’Union européenne (UE), la CSRD a pour objectif de renforcer de manière structurante la publication des informations de durabilité des entreprises. Ainsi, c’est la nature même du reporting des entreprises qui se voit bouleversée. Le reporting de durabilité doit devenir aussi robuste et exigeant que le reporting financier.
IFACI, PwC, ORSE et la chaire Performance globale multi-capitaux ont rédigé une étude commune sur ce sujet.
Quelles connexions entre la comptabilité financière et le non-financier ?
Nous avons pensé qu’il était temps de prendre de nouveau du recul sur la façon dont les chercheurs, les praticiens et les organismes normatifs ont abordé la question de la connexion entre l’environnement, le social et l’immatériel et la comptabilité financière depuis les années 70. Ce questionnement n’est évidemment pas nouveau, en témoigne le travail extensif réalisé par Price Waterhouse USA dans les années 90 (1991, 1992, 1993, 1994) et les nombreux chapitres consacrés à ce sujet dans les livres publiés par les chercheurs Rob Gray (2001) et Stefan Schaltegger (1996, 2000), mais aussi l’Ordre des Experts Comptables (1996). Nous faisons donc un nouveau point d’étape, ce juillet 2020, à partir d’une étude qui a duré 5 mois, réalisée par l’équipe de la chaire de recherche d’Audencia.
Ainsi, notre travail de recherche a consisté à former un panorama structuré d’un grand nombre d’initiatives. Il ne s’agit pas forcément d’être exhaustif, car c’est une tâche difficile. Cependant, nous avons structuré une vision des connexions afin d’éclairer tous ceux qui, dans la pratique, l’écriture des standards ou dans la recherche, souhaiteraient aborder la question de la « comptabilité » de ce « non-financier ».
Présentation du rapport avec l'IFACI et PWC
Cette étude menée en collaboration avec la chaire Performance globale multi-capitaux d’Audencia et l’Institut français de l’audit et du contrôle internes (IFACI), décrypte les enjeux de contrôle interne induits par la nouvelle directive européenne. Elle présente d’une part des constats et bonnes pratiques directement issus de témoignages ainsi que la réflexion des auteurs sur les enjeux et leurs impacts sur les pratiques actuelles. Cette étude collaborative constitue une prise de position partagée, sur la base d’une consultation approfondie d’une quinzaine d’entreprises, réalisée de juin à septembre 2022.
La chaire Performance globale multi-capitaux d’Audencia a contribué, aux côtés de l’institut Society & Organizations d’HEC et de l’école Lumia, à la troisième étude international de Prophil, réalisée avec le soutien de l’AFIR, la Compagnie nationale des commissaires aux comptes, norsys et SeaBird Impact. L’étude invite les entreprises à s’engager sur la voie de la post-croissance en réinitialisant leur modèle économique, leur gouvernance et leur système d’évaluation et de comptabilité, afin de réencastrer notre économie le cadre des limites planétaires et des fondations sociales.
Études doctorales
Cette thèse cherche à mettre en lumière les leviers et les freins des entreprises à l’intégration en comptabilité générale des capitaux naturel et humain. Il s’agit tout d’abord d’étudier la connexion qui existe aujourd’hui entre la comptabilité financière et ces capitaux non financiers. Une recherche-intervention a également été réalisée pour étudier l’implémentation d’un modèle de comptabilité multi-capitaux au sein des PME/TPE. Ces entreprises sont Yever (un cabinet de conseil birman), Nepsen (un groupe français d’écoénergéticiens) et Bathô (une entreprise de l’ESS et de l’économie circulaire de la région nantaise, transformant des bateaux de plaisance non-recyclables en des hébergements). L’objectif est de comprendre comment aider et accompagner au mieux les entreprises dans leur transformation vers plus de soutenabilité, dans le respect des limites planétaires et des fondations sociales.
L’objectif de cette thèse est de pouvoir mesurer les impacts positifs des entreprises et in fine développer un modèle de comptabilité et une méthodologie permettant aux organisations d’évaluer leur contribution positive.
Cette méthodologie de la comptabilité à impact positif sera en lien avec la méthodologie multi-capitaux développée par la chaire et sera appliquée dans le cadre d’une expérimentation chez l’entreprise InVivo.
Le sujet de thèse « La comptabilité multi-capitaux des grands groupes » consistera en la conception collaborative et l’application de ce modèle à travers les données des entreprises partenaires de la chaire : Danone et L’Oréal. Cette expérimentation permettra de montrer qu’il est aussi possible de réaliser une comptabilité des capitaux naturel et social intégrée à la comptabilité financière des grands groupes. La notion de budget (à atteindre ou à ne pas dépasser) alloué aux différents capitaux permettra de représenter la performance finale des grands groupes, à l'aune des limites planétaires.