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Comment le commerce peut recréer du lien social ?
Retour sur la conférence Commerce & durabilité
Partout où il y a des Hommes, il y a des échanges (don, troc, commerce). Les évolutions en cours dans les activités de commerce disent donc quelque chose des enjeux de notre société, mais aussi des capacités d’adaptation et de transformation dont nous sommes capables. Le 21 octobre dernier le LADYSS, l’Institut Pour la Ville et le Commerce et les chaires Impact Positif et Faire Vivre l’Intelligence des Territoires d'Audencia, ont organisé et animé un colloque consacré aux lien entre le bien vivre en ville, la transition écologique et le commerce.
Organisés en trois tables rondes, les débats ont réuni acteurs du secteur et experts autour des questions liées à l’économie circulaire, au gaspillage et à la contribution des commerces de proximité au lien social. L’objectif ? Partager les expériences pour mieux anticiper les effets des enjeux environnementaux et sociétaux sur les activités de commerce.
Les clients achètent moins un produit qu’un usage
Isabelle Desfontaine, Directrice de projets RSE et communication (Groupe Eram)
C’est un fait. Depuis quelques années, on constate un changement des usages qui impacte non seulement tous les territoires mais aussi toutes les classes sociales. Le magasin physique (bien que nécessaire puisqu'apporte un service supplémentaire) est insuffisant. Avec la dématérialisation, "les armoires sont pleines de vêtements. On achète 6 fois plus qu’avant mais on porte deux fois moins ! On pourrait habiller 5 générations sans fabriquer de vêtements" raconte Isabelle Desfontaine, Directrice de projets RSE du Groupe Eram. Pourtant, le client achète moins de produits neufs et se tourne de plus en plus vers la seconde main. Cependant, "la production de richesse est encore trop liée à la quantité de produits vendus", constate quant à lui, Christian du Tertre, Directeur scientifique d'Atemis. "Par exemple, "le Made in France est une illusion si on ne change pas de modèle économique" ajoute-t-il. Les matières et les process de fabrication sont deux leviers pour améliorer le bilan carbone. L’économie circulaire est aussi une des options possibles pour mieux préserver notre environnement. Mais, si de nombreuses expériences localisées attestent de son efficacité, la déployer à plus grande échelle reste un défi.
Le gaspillage c’est le non usage : acheter et stocker des produits sans les utiliser.
Le gaspillage, alimentaire ou non, est un autre levier possible de réduction des effets négatifs de la consommation sur notre environnement. La lutte contre le gaspillage est une question largement plébiscitée dans la société. Mais il n’est pas toujours là où on le pense et gaspiller moins implique souvent une prise de conscience et une volonté de changement exigeante. En fonction du profil et de l'origine sociale, on arrive à définir trois types de consommateurs, explique Cindy Lombart, Professeure en marketing à Audencia : le consommateur décroissant ("ai-je vraiment besoin de ce produit ?"), le consommateur qui se limite (achète des produits de qualité, privilégie le vrac pour avoir la quantité juste...) et le consommateur qui continue comme avant. Mais,"la progression sur la limitation du gaspillage repose le cadre législatif. Sans ce dernier, les entreprises ne se mettent pas en ordre de marche", constate Pierre-Yves Pasquier, PDG de Comerso.
Impliquer les futurs usagers d'un quartier afin de créer du lien social bien avant la construction
On l'aura compris, il y a nécessité de mobiliser tous les acteurs pour lutter contre le gaspillage mais aussi pour renforcer le lien social. Il est partout, mais là où les commerces de proximité ferment le sentiment d’isolement des individus augmente. Le secteur du commerce s’est toujours adapté aux évolutions sociétales (installation de grands magasins en périphérie) et technologiques (commerce en ligne). Pour le meilleur et pour le pire, ces nouveaux modèles sont venus concurrencer celui de la boutique en créant du vide là où on le pensait inimaginable : en centre-ville. De même, comment créer un quartier vivant, fédérateur pour habitants, salariés, commerçants et intégrant des espaces partagés ou de services de proximité ? C'est ce dont sont venus témoigner Antoine Houël, Directeur de projets chez Villes Parallèles et Raphaël Couthures, Co-fondateur et gérant de La Conciergerie - Labo de quartier. Ils nous ont fait part de l'expérimentation faite de la réhabilitation du quartier des Machines de l'Île à Nantes. Et leur constat est simple : le lien social peut prendre différentes formes. Il peut se structurer autour d'une activité, d'une mobilisation commune (contre un projet d'urbanisation par exemple)... Et Christine Margetic, Professeure de Géographie à l’Université de Nantes, d'insister sur l'importance que revêt l'appropriation d'un quartier par ses habitants (sous forme de jardins partagés par exemple) pour sa dynamique et son avenir.
- Table ronde 1 : Économie circulaire - Comment l’intégration de l’économie circulaire modifie les formes et les fonctions du commerce ?
Invités : Isabelle Desfontaines, Directrice de projets RSE et communication, Groupe Eram & Christian Du Tertre, Directeur scientifique d'Atemis, économiste, Professeur des Universités
Animation : Florence Touzé (Audencia) & Pascal Madry (Institut pour la Ville & le Commerce)
- Table ronde 2 : Gaspillage & commerce - Comment les acteurs de la distribution, les consommateurs s'approprient-ils la culture "zéro déchets" ?
Invités : Cindy Lombart, Professeure en marketing, Audencia et Pierre-Yves Pasquier, PdG, Comerso
Animation : Adeline Ochs (Audencia) et Carole Delaporte-Bollerot (Institut Paris Region)
- Table ronde 3 : Commerce, attractivité, lien social - Comment le commerce peut contribuer à recréer du lien social ?
Invités : Christine Margetic, Professeure de Géographie, Igarun (Nantes), Antoine Houel, Directeur de projets, Villes Parallèles, et Raphaël Couthures, Co-fondateur et gérant, La Conciergerie - Labo de quartier
Animation : Anne Launois (Audencia) et Nathalie Lemarchand (Ladyss)