09/02/2024

[Rencontre annuelle Qualités de Ville]

ÉLever la vi(LL)e - vendredi 2 février 2024

Le 2 février 2024 s’est tenue la deuxième édition de la rencontre annuelle de la Chaire Qualités de Vi(ll)es, sur le thème « Élever la ville » au Mediacampus à Nantes.

Au programme des échanges : le zéro artificialisation nette (ZAN), la densité urbaine, la renaturation, la crise du logement, les spécificités des villes moyennes…

Quelles idées retenir de cette matinée d’échanges particulièrement riche ? Loin de l’exhaustivité, nous pouvons citer…

Des chiffres marquants

Antoine Chéreau, 1er Vice-Président de la région Pays de la Loire, a rapporté que 20 000 hectares ont été artificialisés dans la région sur la décennie 2011-2021. Or, 1/3 l’ont été sur des communes qui perdent des habitants. Cherchez l’erreur !
60 % des Français vivent dans une maison individuelle dont 30 % dans l’habitat pavillonnaire, comme l’a rappelé Hélène Peskine, Secrétaire permanente du PUCA. La maison individuelle n’est donc pas tant « du flux » que « du stock » !
-10 °C : la désartificialisation et la plantation d’arbres dans les cours d’écoles permettent parfois de baisser la température jusque-là, comme l’a rappelé l’élue de Loire-Atlantique Sarah El Haïry. On n’insistera jamais assez sur l’adaptation au changement climatique.

Des initiatives inspirantes

« On a envoyé des Hommes sur la Lune et on continue de fabriquer des bâtiments de façon archaïque ». Dixit Stéphane Debon, président de WOOP Architecture, qui mise sur la surélévation et la construction bois pour préserver le foncier et les ressources.
Dans le cadre des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris en 2024, le village olympique est un véritable démonstrateur de réversibilité du bâti. Anne Frémont, Directrice des Affaires Publiques de CDC Habitat, nous en a dévoilé l’ingéniosité.
On prend parfois plus de recul en regardant au-delà de nos frontières… Le Grand Témoin de notre événement cette année était l’architecte danois Søren Leth, qui nous a régalé d’images de modes de vie suburbains proches du végétal et de l’eau.

Des visions qui donnent à réfléchir

Quand un lauréat du Grand Prix de l’Urbanisme vient à Qualités de Villes, on se doute que c’est pour bousculer nos manières de voir… Djamel Klouche a parlé de stimulation des lieux existants : un vocable plus engageant que le « renouvellement urbain » !
Pour David Miet, nous connaissons les solutions et la question centrale est maintenant celle du passage à l’échelle. Défenseur de la densification douce, il a souligné en quoi celle-ci représente une forme d’urbanisme incrémental désirable.
L’architecte et urbaniste Madeleine Masse a remis au centre des réflexions le support tangible de toute action sur la ville : les sols ! Elle invite à penser préservation avant renaturation et se penche même sur le « zéro artificialisation brute ».

De vrais débats de société

L’élu francilien Jean-Philippe Dugoin-Clément, préoccupé par la situation économique de l’immobilier, engage à réfléchir sur le démembrement du foncier – y compris économique – mais aussi sur l’épineuse question de l’encadrement des prix du foncier.
Pour Florian Bercault, les débats techniques sur le ZAN sont inévitables mais il s’agit avant tout d’une bataille culturelle. Le maire de Laval voit les écoquartiers – dont il préside la Commission nationale – comme de « petites utopies » préfigurant un modèle de masse.
La question des équilibres territoriaux a également été abordée lors de Qualités de Villes. Peut-on imaginer un « contrat de réciprocité » entre villes moyennes et métropoles ? C’est ce que suggère Sophie Ricard, Co-directrice de La Preuve par 7.