Madeleine CHARLERY

Quel a été votre parcours avant de rejoindre Audencia ?

À la suite d’un bac littéraire, suivi d’une année de prépa hypokhâgne puis d’une double licence en langues étrangères appliquées/ langues, littérature et civilisations étrangères, j’ai rejoint l’Institut d’Etudes sur les Amériques de Toulouse où j’ai suivi deux années de Master en Ingénierie de projet avec l’Amérique Latine. Passionnée par les thématiques agricoles, j’ai décidé de poursuivre ma scolarité en Belgique pour suivre deux années de Master en Sciences et gestion de l’environnement. A la diplomation, j’ai débuté ma carrière professionnelle en tant que « responsable du développement local » au Parc Amazonien de Guyane. Après deux ans sur le territoire guyanais, j’ai décidé de rentrer en métropole et de me spécialiser davantage sur les thématiques de transitions environnementales et de management. C’est la raison pour laquelle j’ai souhaité intégrer Audencia.   

Pourquoi avoir choisi le MS APTE ?

J’ai choisi le MS APTE puisqu’il s’inscrivait logiquement dans mes parcours précédents. En effet, je recherchais à me spécialiser dans le domaine de la transition énergétique et asseoir davantage la légitimité technique qu’il me manquait. L’alliance d’Audencia avec d'autres grandes écoles de Nantes confère à la formation une précieuse diversité de points de vue et d’expertises. Cette hybridation pouvait apporter à mon parcours une complémentarité : Audencia sur le plan managérial, l’Ecole d’Architecture sur le plan de l’urbanisme, et l’Ecole Centrale sur le plan des énergies renouvelables. Aussi, j’ai été intéressée par le profil hautement professionnel des intervenants qui encadrent ce Mastère qui pour moi est crucial : ce lien fort avec le monde professionnel avait, jusqu’ici, manqué à mes formations.

Qu’est-ce qui vous a le plus marqué au sein du MS APTE ?

La diversité des profils au sein d’une classe a pu représenter pour moi l’un des forts atouts de cette formation.

Mon expérience de gestionnaire de projets m’a profondément convaincue de l’importance du croisement des regards et des compétences et ce fut une richesse durant la formation. Loin des longs cours magistraux, notre promo a su enrichir les heures grâce à des débats constructifs et impactants. J’ai vraiment apprécié l’ambiance de camaraderie, de soutien… que nous avions tous. J’ai fait de très belles rencontres durant ses 6 mois de formation.

Concernant les cours, j’ai été particulièrement intéressée par le module « Strategic agility, intelligence gathering  and blindspots » et « Influence, lobbying et participation citoyenne ». J’ai trouvé que l’initiation à la veille était un point qui manquait à mon bagage professionnel. Les cours de politique avec Dan Evans ont aussi été vraiment intéressant.

Quel est le point fort du programme, selon vous ?

Selon moi, le point fort du programme est l’hybridité de la formation et son lien fort avec le monde professionnel.

Vous êtes actuellement en stage au sein de l’entreprise O2m. Pouvez-vous nous en parler et décrire vos différentes missions ?

Créé en 2008, O2m est une société d’ingénierie d’impacts environnementaux, sociaux et économiques. Constituée principalement par des équipes de chercheurs et d’ingénieurs, l’entreprise est spécialisée dans le conseil, l’innovation, la communication responsable, la contribution méthodologique, l’audit et la formation.

Elle œuvre pour l’accompagnement de ses clients dans la compréhension des besoin et enjeux environnementaux auxquels ils sont confrontés. A travers ses bilans carbone, ACV, bilans RSE etc. les équipes sont soucieuses d’apprendre et de transmettre des connaissances, de mesure et d’analyser les impacts puis d’imaginer et mettre en œuvre des solutions pour les réduire ; cela sera enfin valoriser à travers la communication responsable.

Dans cette entreprise, je suis « consultante amont agricole », ainsi, j’ai notamment la charge du lien direct avec les agriculteurs en tant que pilote des formations à un outil d’aide (Famrtérix) à la décision numérique développé par cette société. Je joue un rôle de facilitatrice auprès des équipes de production et d’analyse de données d’impacts dans la gestion des liens avec les partenaires et utilisateurs de notre outil.

Pourriez-vous nous parler de votre sujet de thèse et nous expliquer votre problématique et le choix de celle-ci ?

Je rédige ma thèse professionnelle sur le thème de la digitalisation de l’agriculture. Je m’intéresse plus spécifiquement aux facteurs d’adoption et aux obstacles d’appropriation des outils numériques d’aide à la décision mis à disposition des agriculteurs. En d’autres termes, à travers cette problématique je souhaite analyser les facteurs qui influencent l'acceptation ou la non-utilisation des outils d'aide à la décision numériques pour le secteur agricole, tout en tenant compte du contexte spécifique de la transition écologique.

Elle soulève des questions sur les motivations, les attentes, les contraintes et les préoccupations des agriculteurs face à ces outils technologiques.

En répondant à cette problématique, nous cherchons à explorer les raisons pour lesquelles les agriculteurs adoptent ou rejettent ces outils, examiner les enjeux environnementaux et durables qui influencent leur décision, ainsi que mettre en évidence les facteurs clés à prendre en compte pour promouvoir une meilleure acceptation et utilisation de ces outils dans le contexte de la transition écologique.

Si j’ai choisi de m’intéresser à ce sujet de recherche, c’est que depuis de nombreuses années, je me suis fortement intéressée aux thématiques environnementales, et notamment celles du secteur agricole.

Je me suis très rapidement intéressée au problème des impacts environnementaux des activités humaines et notamment celle de nourrir le monde. Mes choix de thématique ont toujours été motivés par mon intérêt pour la sociologie et la psychologie et mon désir de comprendre les dynamiques d’acceptation ou de résistance des parties prenantes face à un objet donné. Je me suis d’ailleurs spécialisée en sociologie de l’environnement pour acquérir les outils sociologiques et techniques nécessaires à un bon gestionnaire de projet. C’est donc assez logiquement que j’ai recherché un stage dans le domaine de l’agriculture pour me rapprocher de ce terrain professionnel. Après avoir trouvé un stage dans un bureau d’ingénierie d’impacts RSE – O2m Groupe – j’ai trouvé intéressant d’orienter ma recherche sur les missions et outils développés par ce cabinet de conseil. En effet, depuis 2021, O2m groupe a lancé Farmtérix, « outil d’écoconception des fermes pour faciliter et prioriser les arbitrages sur les filières amont et alimenter les réflexions des transformateurs codéveloppés avec l’INRAE ». Ce type d’instrument a pour objectif de répondre aux enjeux de marchés, règlementaires, financiers et de souveraineté, et ainsi accélérer et accompagner la transition sur la chaine de valeurs du secteur agricole.

L’enjeu de lier le stage et la rédaction de la thèse professionnelle est tout d’abord d’être au cœur de l’objet de recherche, et de pouvoir interroger à la fois les créateurs de l’outils et ses bénéficiaires potentiels au quotidien.

Le MS APTE… et après ? Quelques mots sur l’avenir ?

Concernant l’avenir, grâce au MS APTE je me sens bien outillée pour poursuivre mes missions chez O2m, en étant attentive aux perspectives d’évolution au sein de l’entreprise. J’ai à cœur de monter en compétences et en autonomie sur les tâches qui me sont confiées actuellement. Je souhaiterai que mes missions évoluent vers un peu plus de terrain, à la rencontre des acteurs agricoles de nos territoires.